Publié par Céline Tridon le - mis à jour à

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Restez-vous optimiste ?

Il s'agit d'être au top de la qualité : c'est cela qui payera. Si cela a toujours été mon créneau, j'insiste de plus en plus dessus. Nous n'avons jamais autant travaillé sur notre ligne de conduite, à savoir l'expérience que nous délivrons au client, que ce soit dans l'assiette ou à travers le service, ou même quand nous répondons au téléphone. Rien ne doit être laissé au hasard.

Vous êtes l'une des rares femmes multi-étoilées en France : pourriez-vous être un " role model "?

Je ne me considère pas en tant que tel, car je suis beaucoup trop humble pour le faire. Mais je peux constater l'émotion des personnes qui me rencontrent. Hier soir encore, deux clientes m'ont confié : " Vous êtes mon idole, mon modèle, ma référence. " (rires) Parfois, cela me saute un peu à la figure : c'est à la fois embarrassant et surprenant. Mais si je peux inspirer, tant mieux ! Tant mieux si cela donne à notre métier la valeur qu'il a, si cela suscite des carrières et des ambitions, notamment chez les femmes !

Le secteur de la cuisine manque-t-il encore de parité ?

À la Villa La Coste, je n'ai qu'une seule femme sur 20 personnes... Pourtant, dans les écoles hôtelières, c'est plutôt 50/50. À croire que, quand on arrive à un certain degré d'exigence, ce n'est plus pareil.

Ce n'est pas une question de talent, mais de personnalité. Il faudrait déjà que cela change dans la tête des femmes : oui, c'est possible d'être maman différemment, d'être femme différemment. Il y a aussi des choses qu'on accorde plus facilement à un homme qu'à une femme. Trois semaines après l'ouverture du restaurant de la Villa La Coste, mes bras droits n'ont pris qu'un seul jour de congé. On l'accepte d'un homme, mais est-ce qu'on l'accepterait d'une femme ? Elle-même, est-elle prête à l'envisager ?

Vous-même, êtes-vous engagée ?

Jusqu'à présent, j'étais très engagée, notamment dans l'accès à l'éducation. Je pense que c'est là que tout commence. J'ai d'ailleurs créé, avec une amie, l'association La Bonne Étoile, qui propose notamment le financement d'écoles au Vietnam.

Désormais, j'ai aussi envie de m'engager dans un combat qui me semble essentiel et dans lequel, nous cuisiniers, nous avons beaucoup à prouver : c'est tout ce qui touche à l'environnement. Je suis inquiète par ce qu'il se passe. D'ailleurs, il faut que les jeunes générations qui veulent se lancer dans la cuisine prennent aussi en compte les problématiques environnementales : nous n'avons plus le choix.

Quelle est votre source d'inspiration ?

Les saisons.

Si vous deviez explorer un autre métier ?

Chanteuse.

Quel est votre meilleur souvenir professionnel ?

L'obtention des trois étoiles du Guide Michelin pour le Connaught.

Un rituel quotidien dont vous ne pouvez pas vous passer ?

Ma grand-mère m'a offert une croix : je la touche tous les matins en me rappelant que je dois suivre mon intuition.

L'entreprise que vous auriez voulu inventer ?

La maison Chanel.

Un entrepreneur que vous admirez ?

Dans mon secteur, Alain Ducasse. Autrement, Steve Jobs.

 
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