L'Observatoire de la RSE publie un guide dédié au télétravail

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L'Observatoire de la RSE publie un guide dédié au télétravail

Suite à l'Accord National Interprofessionnel de 2020, l'ORSE publie un guide méthodologique pour accompagner les entreprises dans la mise en place du télétravail.

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Par Louise Cartier, journaliste

Suite à l'Accord National Interprofessionnel de 2020, l'ORSE publie un guide méthodologique pour accompagner les entreprises dans la mise en place du télétravail.

Il est né à la suite de réunions organisées sur le télétravail depuis la crise sanitaire et lors de travaux menés sur ce sujet depuis une dizaine d'années. Le guide méthodologique dédié à la mise en place du télétravail vient de voir le jour. Mis au monde par l'Observatoire de la RSE (ORSE), ce nouvel outil d'accompagnement a vocation à encadrer l'application du télétravail au sein des organisations.

Disponible sur le site de l'ORSE, le guide a pour ambition d'outiller au mieux, sur un périmètre France, les employeurs, DRH, représentants syndicaux et collaborateurs dans la définition de stratégies de télétravail. Qu'il s'agisse de télétravail régulier, occasionnel ou de crise, ce guide accompagne à la mise en ouvre selon différents degrés de besoins exprimés, mais aussi d'urgence et de gravité et cela, en correspondant au plus près au profil de leur organisation en termes d'activité, mais aussi de taille et de moyens.

Cet ouvrage retrace les contours du télétravail, repose le cadre normatif français et formule les enjeux pour les entreprises ainsi que les attentes des salariés en la matière. Il dresse un état des lieux des pratiques de télétravail, émet des points de vigilance et identifie également les opportunités, afin de trouver un juste équilibre entre flexibilité pour les collaborateurs et organisations du travail. Enfin, ce guide propose des pistes de réflexion, dans le cas d'un recours à un télétravail d'urgence, voire de cas de force majeure. L'objectif est d'anticiper au mieux cette situation afin qu'elle se déroule dans les meilleures conditions possibles pour les salariés comme pour l'entreprise. Aujourd'hui, le télétravail doit s'intégrer dans un plan de continuité d'activité pour les organisations.

" Au-delà d'un simple outil méthodologique pour les organisations, le guide est force de propositions et de solutions pour toutes les entreprises qui souhaitent appliquer ce mode de travail à plus grande échelle ; c'est aussi une aide au questionnement, car s'il est difficile à ce stade de prédire ce que deviendra le télétravail, une chose est certaine, c'est aujourd'hui qu'il faut se poser la question de ses modalités et de son impact ", souligne Hélène Valade, présidente de l'Orse.

L'ouvrage propose six grandes recommandations à l'usage des entreprises qui veulent renouveler leurs pratiques de télétravail,

1. Revoir les fiches de poste au regard des capacités qu'offre le numérique et de raisonner en termes de missions " télétravaillables ". Certaines missions doivent se dérouler sur site, mais d'autres sont réalisables à distance. Elles doivent alors être énoncées dans les fiches de postes, ce qui offrirait plus de flexibilité aux collaborateurs qui pourraient ainsi accéder au télétravail.

2. Les entreprises pourraient également envisager toutes les possibilités pour travailler dans un autre lieu que celui de l'entreprise afin de permettre aux collaborateurs de réduire leur temps de trajet. Cette dimension vient croiser les enjeux d'attractivité des territoires, de mobilité des entreprises car le télétravail offre un gain de temps de vie pour les travailleurs et contribue à la réduction des émissions de CO2.

3. L'entreprise gagnera à accompagner la transformation du management liée au télétravail et proposer de former les encadrants au management à distance, au management par objectifs, à la gestion d'un mode d'organisation hybride (présentiel et distanciel), et ainsi lever les freins dus à une culture du présentéisme.

4. Afin de tenir compte de situation d'urgence, l'Orse préconise également aux entreprises de définir le " TDD ", c'est-à-dire le télétravail à durée déterminée, pour répondre au mieux à des difficultés personnelles de salariés, avec des besoins particuliers de conciliation entre leurs responsabilités familiales et leur travail.

5. L'Orse recommande de définir le télétravail en fonction de son caractère urgent et grave, et de prévoir des scénarios de crise plus ou moins importants, avec des seuils de déclenchement de différentes formes de télétravail selon le besoin.

6. Le sujet du télétravail pose des questions sur la valeur du travail et l'évolution de la forme même de l'entreprise que l'on ne peut ignorer :

- La capacité pour un poste d'être télétravaillable ou non. Au regard des bénéfices que le télétravail apporte en termes de conciliation vie privée - vie professionnelle pour le salarié qui y accède, cela pose des questions en termes d'égalité de traitement de l'ensemble des salariés.

- Pour les postes non télétravaillables, dont tous les métiers dits de " première et seconde lignes " que la crise sanitaire a mis en exergue, faut-il envisager des compensations et si oui, lesquelles ?

- Quel serait le futur de l'entreprise si le télétravail devient la norme et le travail en présentiel l'exception ? Avec des individus isolés chez soi, se dirige-t-on vers une ubérisation de l'entreprise, avec des télétravailleurs plus proches d'un statut d'auto entrepreneur que de salarié ? Quels risques cela soulève en termes de déconstruction de notre droit social français reposant sur des droits collectifs lié au salariat ? Dès lors, quel serait l'avenir même du salariat ?

"Sur le sujet du télétravail comme sur d'autres, la capacité à anticiper s'avère cruciale : c'est elle qui permettra d'assurer aux salariés le bon équilibre vie professionnelle-vie privée, et à l'entreprise une productivité optimale", ajoute Hélène Valade.

 
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