Société à mission : un nouveau modèle d'entreprise qui passe la barre des 100 membres

Publié par Julien Ruffet le | Mis à jour le
Société à mission : un nouveau modèle d'entreprise qui passe la barre des 100 membres

Un après la promulgation de la loi Pacte, la communauté des entreprises à mission dévoile le 21 janvier 2020 son premier observatoire. C'est l'occasion de faire un point sur ce nouveau modèle qui intègre une finalité d'ordre social ou environnemental. Il passe en janvier la barre des 100 sociétés.

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Elles étaient 88 fin 2020 et sont plus de 100 en ce début d'année 2021. L'accélération s'est faite au troisième semestre de 2020 (soit +60%). Lors de la conférence de présentation de l'observatoire des sociétés à mission, jeudi 21 janvier 2021, les speakers se félicitent de la dynamique économique lancée...un an après la loi Pacte, relative à la croissance et la transformation des entreprises.

" Promouvoir l'économie responsable ne veut pas dire que les acteurs de l'économie capitaliste ne sont pas responsables. Mais nous avons des progrès à faire ", lance Olivia Grégoire, secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Economie, des finances et la relance, en ouverture de cet observatoire.

Des TPE et PME en majorité

Parmi ces entreprises qui, en plus de leur but lucratif se sont engagées à des missions sociales et environnementales, 2/3 d'entre elles sont des TPE et PME de moins de 50 salariés. Si l'observatoire souligne que ce statut n'est pas réservé à une échelle d'entreprise particulière, les grands groupes y sont très faibles, même s'ils rejoindront probablement le mouvement au cours de l'année.

Par ailleurs, le rapport souligne que les sociétés de services sont largement représentées au sein du mouvement (79%), suivies par le secteur du commerce (12%) et de l'industrie (9%). Sur le territoire, l'Ile-de-France regroupe la majorité des entreprises concernées (62%). En effet, la région serait plus encline à l'entrepreneuriat, où les conditions sont meilleures pour développer un projet selon une étude réalisée par l'institut YouGov, en février 2020.

Des entreprises jeunes

Au sein de ces 88 membres, une sur cinq serait née avec ce statut, révélant la jeunesse des entreprises du mouvement. Lorsqu'elles s'expriment sur leurs motivations à le rejoindre, c'est pour :

- Adresser des enjeux de transition (social, écologique et économique),

- Préserver des écosystèmes naturels ou des biens communs,

- Consolider les relations avec l'écosystème,

- Améliorer l'engagement des collaborateurs et la marque employeur,

- Pérenniser des engagements.

À souligner que les enjeux sociaux prédominent souvent les enjeux environnementaux dans ce souhait transitionnel. Les sociétés révèlent également que ce changement est à l'origine d'une démarche du dirigeant, dans 93% des cas. Bien que les salariés et actionnaires soient dans certains cas consultés.

Objectif 2025

Alors que 2020 a fait figure d'expérimentation pour le mouvement et les entreprises précurseurs, c'est en 2021 qu'il devrait se révéler. L'observatoire projette un objectif de 10 000 sociétés à mission à l'horizon 2025. Un chiffre atteignable, selon les intervenants conférenciers, compte tenu des aspirations de la société et de l'urgence de certains enjeux, qu'ils soient climatiques ou sociaux.

À ce titre, Jean Moreau, co-président d'Impact France, nous confiait en octobre dernier : "Nous martelons l'idée que le rôle de l'économie de demain ne réside plus uniquement dans la rentabilité. En restant un des leviers de l'entreprise, il est possible de réinventer le modèle en disant qu'elle a aussi une mission d'intérêt général".

 
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