La féminisation des instances de direction des entreprises passe par une évolution du cadre réglementaire

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La féminisation des instances de direction des entreprises passe par une évolution du cadre réglementaire
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KPMG publie les résultats de la première édition de l'étude "Femmes et Gouvernance" sur la participation des femmes au pouvoir de décision dans les entreprises non cotées. Il y a encore des progrès à faire...

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Huit ans après l'entrée en vigueur de la loi Copé-Zimmermann du 27 janvier 2011, qui fixait aux entreprises de plus de 500 salariés l'objectif d'un quota de 40 % de femmes à l'horizon 2017, KPMG fait un état des lieux qui révèle de grandes disparités liées d'une part à la taille, d'autre part à l'instance de gouvernance considéré (conseil d'administration ou comité de direction).

Les résultats de l'étude "Femmes et Gouvernance" de KPMG indiquent que plus l'entreprise est grande, plus les femmes sont représentées dans les conseils d'administration : 43 % dans les entreprises de plus de 500 salariés contre 22 % dans les PME (50 à 249) et 21 % dans les ETI (250 à 499). De plus, le taux de féminisation dans les comités de direction est relativement stable quelque soit la taille de l'entreprise et son secteur d'activité, en-deçà de 25 %. La motivation de la féminisation est homogène, visant d'abord (>40 %) à recruter de nouvelles compétences pour améliorer l'efficacité de la gouvernance

La féminisation des conseils d'administration des entreprises de plus de 500 salariés prend fin dès que le quota est atteint. Quant aux plus petites entreprises, qui n'ont aucune obligation, elles se montrent indécises, voire peu concernées : moins de 20 % des ETI et 10 % des PME envisagent d'augmenter la proportion de femmes à brève échéance.

Les comités de direction restent nettement en recul dans la voie de la féminisation

L'étude démontre aussi qu'à peine plus de 18 % des dirigeants de PME affirment avoir un projet de féminisation de leur comité de direction. Ce chiffre tombe à 8 % dans les entreprises de plus de 500 personnes, et à moins de 5 % si on ne tient compte que les projets à court terme.

Le recrutement interne domine chez les PME et les ETI, alors que les entreprises de plus de 500 salariés privilégient le recrutement externe de personnalités féminines.

Enfin, contrairement à ce qui est observé pour les conseils d'administration, où le secteur d'activité joue peu ou pas dans le taux de féminisation, on constate une différence sectorielle pour les comités de direction, avec les services BtoB qui enregistrent le plus haut score de 23 %.



"La féminisation n'est pas une question genrée. C'est un sujet d'efficacités sociétale et entrepreneuriale, et un moyen pour moderniser les fonctions dirigeantes", indique Nicolas Beaudouin, Associé KPMG France, directeur du développement KPMG Paris & Centre.


Méthodologie

Cette publication a été réalisée auprès de 326 entreprises de 50 à 2500 personnes non cotées dans tous les secteurs d'activité entre décembre 2018 et mai 2019 en France métropolitaine. Spectre d'entreprises regroupant PME et ETI, et dégagé trois segments distincts : la PME de 50 à 250 salariés, l'ETI de 250 à 500 salariés, qui n'est pas concernée par la loi Copé, et enfin les ETI de 500 à 2 500 personnes qui sont entrées dans le cadre de cette loi avec une exigence de 40 % minimale au sein des conseils d'administration pour le genre le moins représenté.


 
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