Comment revaloriser les déchets plastiques des opticiens ?

Avant de trouver preneur, les lunettes de vue sont mises en rayon dans les magasins. Les montures contiennent alors des verres de présentation fabriqués en plastique. Elles finissent leur course à la poubelle une fois l'achat effectué. En 2020, 21 millions de lunettes ont été vendues, dont 16 conçues à la vue des personnes. Conséquence : cette année-là, 32 millions de verres de présentation ont été jetées.

Selon l'association Recycloptics, fondée en en 2021 par Carole Riehl, fondatrice du label Optic for Good, cela représente 80 tonnes de plastique, peut-être même plus. Autant de matières - au départ installées par les fabricants pour éviter déformations et casses ou pour que les clients puissent identifier la marque - qui pourraient être revalorisées, à l'instar des 100 millions de paires de lunettes, cassées ou non, qui dorment dans nos placards...

Vers la suppression des "verres" de présentation ?

La structure tente de créer et d'organiser une filière de recyclage, avec le concours des opticiens. En cas d'adhésion à l'association, les enseignes (il y a plus de 12 000 magasins en France) peuvent collecter les verres de présentation avec des colis Hipli, qui seront traitées par le laboratoire Mega Optic puis envoyées au spécialiste du traitement des déchets plastiques Reviplast . Cet acteur aura la charge de recycler le tout.

En fin d'année, les opticiens, qui se mobilisent dans cette collecte des verres de présentation, peuvent recevoir un reporting annuel de ce qui a été revalorisé grâce à eux. L'asso a pu, indique le média Reporterre, rassembler 30 000 verres de présentation en 2022 et ce, auprès de 70 opticiens indépendants.

Certains estiment qu'il faudrait remplacer les verres de présentation en plastique par du carton recyclé (pendant le voyage jusqu'en boutique) puis présenter les montures sans rien. Mais alors cela pose un nouveau problème, le recyclage du carton. Ou peut-être ne faut-il même pas utiliser de carton pour le transport ? Julie s'interroge. Cette citoyenne, âgée de 14 ans, comme le raconte Reporterre, est à l'origine d'une pétition sur MesOpinions.com. Elle se mobilise contre ce gaspillage et a déjà pu rassembler plus de 18 000 signatures.