La planète "est notre unique actionnaire" : Patagonia, gardien des terres sauvages

Publié par Philippe Lesaffre le - mis à jour à
La planète 'est notre unique actionnaire' : Patagonia, gardien des terres sauvages

« Nous avons pris nos responsabilités » : Yvon Chouinard, fondateur de Patagonia, veut s'assurer que son entreprise reverse désormais l'ensemble des bénéfices de la socété aux protecteurs de l'environnement.

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Atypique jusqu'au bout. Yvon Chouinard, fondateur de Patagonia, a pris la décision de reverser l'ensemble des bénéfices de la société aux protecteurs de l'environnement. Car l'heure est grave, comme l'alpiniste l'a rappelé dans une lettre adressée aux 3 650 salariés. "Malgré les apparences, les ressources de notre planète ne sont pas infinies, et il est clair que nous consommons davantage de ressources que la Terre ne peut en produire. Mais, écrit-il, nous croyons en sa résilience et sommes convaincus de pouvoir la sauver si nous le décidons tous."

Yvon Chouinard a choisi sa voie depuis longtemps. Toujours dans cette optique de « transformer le monde des affaires », comme il dit, et de faire sa part, quelque part. « Nous avons commencé par nos produits, utilisant des matériaux ayant une faible empreinte écologique, poursuit le grimpeur. Puis nous avons donné 1 % de notre chiffre d'affaires chaque année (1 % for the planet, une fédération d'entreprises lancée en 2002). Nous avons ensuite obtenu une certification B Corp (en 2011, N.D.L.R.), inscrivant nos valeurs dans notre charte de société afin d'en garantir leur pérennité. Plus récemment, en 2018, nous avons modifié notre mission d'entreprise qui est devenue : "Nous utilisons le monde des affaires pour sauver notre planète." »


Or, ce n'est pas suffisant, dit-il. Il faut aller plus loin. Yvon Chouinard, qui ne se voit pas comme un "homme d'affaires", qui refuse d'entrer en Bourse, veut que « la Terre (soit) désormais le seul et unique actionnaire de Patagonia ». Comment y parvenir ?

Les bénéfices pour la protection des terres sauvages

Patagonia appartient désormais à deux structures. Le Hold Fast Collective possède 98% de la société et les actions sans droit de vote, le Patagonia Purpose Trust a les 2% qui restent, et possède les actions à droits de vote. Il garantit entre autres que Patagonia mène à bien sa mission d'entreprise.

L'idée : que les bénéfices - 100 millions par an, après dépenses nécessaires - soient dédiés à la protection des terres sauvages.

Au New York Times, il explique : « Nous allons donner le maximum d'argent à celles et ceux qui travaillent activement à sauver cette planète ». Puis : « Espérons que cela influencera une nouvelle forme de capitalisme qui ne se termine pas avec quelques riches et un tas de pauvres. »

 
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