Tout en laine mérinos : Chandam veut "redynamiser" une filère endormie

Publié par Philippe Lesaffre le - mis à jour à
Philipp Deus (unsplash)
Philipp Deus (unsplash)

Depuis un an, la marque de mode féminine Chandam veut contribuer à "redynamiser une filière" oubliée, celle de la laine des mérinos d'Arles. Avec envie et couleurs.

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Le 19 novembre dernier, la marque de mode féminine Chandam a remporté les Trophées européens de la mode circulaire dans la catégorie Booster petite entreprise. Des récompenses lancées par l'Ademe et la Métropole de Lille, en partenariat avec la région Hauts-de-France, visant à encourager les entreprises, tant françaises, belges que néerlandaises, à mieux produire, mieux consommer et mieux gérer la fin de vie des produits de la mode. Dont on connaît les impacts négatifs en matière d'émissions carbone, notamment. Et dans la mesure où elle est responsable de nombreux rejets de microfibres de plastiques dans les océans. Sans compter le nombre de vêtements fabriqués, souvent portés une unique fois puis oubliés dans le placard...

La marque Chandam, après la remise du prix, va pouvoir bénéficier en particulier d'un coup de pouce financier non négligeable de 5 000 euros. Depuis un an, sa fondatrice Eléonore Bricca, qui entendait « monter un projet qui a du sens », propose des pulls conçus à 100 % en laine issue des mérinos d'Arles, « une matière sous-valorisée en France », dit-elle. Son intention : fabriquer des vêtements loin de tout plastique et d'élasthanne, dans un circuit le plus court possible au niveau de la transformation de la matière première - donc les toisons -, et ainsi réduire les impacts environnementaux.

"Relations avec les pays"

L'intérêt, indique la marque sur le site, c'est de, « (nouer) des relations avec les paysans pour participer au maintien des écosystèmes dans lesquels ils s'insèrent ». Et, comme nous le précise Eléonore Bricca, de "contribuer à redynamiser une filière endormie", des éleveurs et des négociants de la laine aux sociétés de tricotage, en passant par la phase de lavage, puis de peignage et de cardage, ainsi que de la filature... Le constat est là, face à la concurrence du synthétique, ou encore face à la disparition des outils de transformation, « le savoir-faire a été perdu ». Mais rien n'est perdu, et la fondatrice veut voir « le verre à moitié plein ».

Elle veut développer, depuis les Alpes-Maritimes, « une marque de mode résolument optimiste ». Et créer des habits en couleur. « Si on veut voir la vie en rose, autant en avoir vraiment », sourit-elle. Avant de préciser qu'1 % de son chiffre d'affaires issu des ventes des pulls est reversé à l'association Terre de liens, qui a comme objectif d'aider à l'installation d'agriculteurs notamment en zone rurale... Aider une filière... Toute une filière...

 
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