Un chiffre d'affaires en recul pour Naturalia

Naturalia, filiale du groupe Casino, a présenté ce mercredi 30 mars ses résultats annuels 2021. Face à un marché du bio en baisse de 6 % en 2021, le numéro 2 de la distribution spécialisée a vu ses ventes se tasser avec un chiffre d'affaires de 385 millions d'euros contre 395 millions en 2020 (320 millions d'euros en 2019), malgré l'ouverture de 38 nouveaux magasins (257 points de vente au global). Le circuit des spécialistes bio a chuté l'an dernier avec des ventes en recul de 6 %. Pour la première fois depuis son existence, son concurrent et leader du marché, Biocoop, a également réalisé un chiffre d'affaires en baisse de 1 % à 1,6 milliard d'euros (43,6 % de part de marché). Selon le cabinet d'études IRI, avec 5,1 % de part de marché en 2021, le bio stagne."Le consommateur est extrêmement engagé mais il n'est plus tellement au clair sur la valeur du bio au milieu d'une multiplication de labels, haute valeur environnementale, produit local... ", pointe Allon Zeitoun, le directeur général de Naturalia.

La part de marché de Naturalia atteint aujourd'hui 10 % (+ 0,5 % par rapport à 2020).

Un e-commerce en hausse

Concernant l'e-commerce, le dirigeant indique une "hausse du chiffre d'affaires de 20%" et qu'il représente aujourd'hui un peu moins de 10 % du CA global. L'enseigne bio a mis en place le click and collect (une cinquantaine de points de retrait au global) et le drive (trois) mais Allon Zeitoun admet que ce dernier n'est "pas un succès auprès des clients". Depuis 2018, Naturalia a également un partenariat avec Amazon pour de la livraison express en 2h à travers une sélection de 2 00 produits. Et enfin, pour le plein de courses, Naturalia dispose de deux magasins préparateurs (des dark stores). Depuis septembre dernier, la livraison à domicile se fait via la solution d'Ocado (le groupe Casino auquel appartient Naturalia a signé un accord d'exclusivité avec l'acteur mondial de la distribution alimentaire en ligne, NDLR) pour Paris et l'Ile-de-France. Une livraison à J + 1 dans un créneau d'une heure. La livraison à domicile a été également déployée à Lyon. "En un an, la mise en place d'Ocado a permis une amélioration de la satisfaction client on line (+25 points pour le NPS e-commerce) et une amélioration de la qualité de service avec un taux de manquant réduit à 1,2 %", indique Allon Zeitoun. L'enseigne livre en J + 1 plus de 1 000 communes en France. Le dirigeant ne s'interdit pas d'autres modes de livraison comme le quick commerce.

Une carte d'abonnement en test

Comme certains acteurs de la grande distribution, Naturalia teste en ce moment sa "carte d'aBionnement", en exclusivité pendant 3 mois dans la région lyonnaise. Les clients y adhérant pourront bénéficier, après souscription, de 10 % de réduction sur l'ensemble de leurs courses dans tous les magasins situés à Lyon et Villeurbanne. Le test devrait se conclure d'ici la fin du premier semestre, s'il se révèle concluant, la carte d'aBionnement pourrait être déployée au second semestre 2022. Le nombre de promotions mensuelles a été augmenté, passant de 250 produits en moyenne à 400. Les prix "trop bio", lancés en 2021, concernent désormais 100 références supplémentaires. L'enseigne déploie une gamme premier prix et des formats familiaux dans ses grands magasins.

Poursuite du maillage du territoire

En 2021, Naturalia a acquis des réseaux ou magasins bio comme le rachat des 15 magasins Salej. De nouveaux points de vente franchisés ont vu le jour à Beausoleil, Villeneuve-Loubet ou à Guérande notamment. En 2022, l'enseigne continue son maillage avec 30 à 40 nouveaux magasins : des nouvelles succursales au sein du centre commercial Italie 2, dans le 13^e arrondissement parisien, des franchises à Ornano ou Saint-Jean-de-Monts ou des ralliements à Bastia et Étaples mais aussi celui de deux magasins dans le nord de France.

Allon Zeitoun, également président de Synadis Bio, syndicat des distributeurs spécialisés, estime en outre que le gouvernement actuel n'est pas très favorable au bio, « alors qu'il a toute sa pertinence en termes de réduction des gaz à effet de serre ou d'impact sur le sol et le climat ». Il n'espère pas «moins de TVA, ce qui ne changerait pas la différence de prix, mais une position claire en faveur du bio».