YSL Beauté vise à réensauvager des terres avec l'ONG Re:wild
La marque YSL Beauté s'associe avec l'ONG Re:wild afin de protéger et restaurer près de 100 000 hectares de terres d'ici 2030. Elle s'engage dans les pays impactés par le changement climatique et d'où proviennent les ingrédients de ses produits.
Je m'abonneVous avez lancé un programme « Rewild our earth ». Quelle est l'idée ?
Caroline Nègre (directrice RSE de YSL Beauté) : Il s'agit d'un programme environnemental lancé il y a quelques semaines en collaboration avec l'ONG Re:wild, présente dans une centaine de pays. L'idée : protéger et restaurer 100 000 hectares de terres. Cela fait près de 10 ans que nous nous engageons sur cette question.
Depuis 2013, l'entreprise est mobilisée au Maroc, dans les jardins collectifs de l'Ourika (dans la vallée de l'Ourika, au sein du Haut Atlas marocain, ndlr), gérés par une coopérative de femmes. Via une ONG locale, nous les avons aidées à se structurer. Ces femmes nous fournissent plusieurs ingrédients, notamment du safran.
C'est là que nous avons commencé, en 2017, à restaurer les écosystèmes, et ce, pour limiter les impacts dans la vallée de l'Ourika. But de l'opération : stopper l'érosion de certaines espèces, notamment endémiques, et les restaurer...
Le programme comporte des actions dans quatre pays. Lesquels et pourquoi ?
YSL Beauté agit au Maroc, mais aussi à Haïti, au Madagascar et en Indonésie, des pays d'où proviennent des ingrédients utiles pour nos produits. Sur place, la biodiversité y est très riche. Et, en même temps, elle tend hélas à disparaître.
Ce sont des zones à risque pour les espèces, alors la marque s'est interrogée sur l'impact qu'elle pouvait avoir, tant sur les terres, que sur les personnes qui les cultivent. Car la marque souhaite continuer à travailler avec les communautés locales et avoir un impact positif sur les écosystèmes autour de ses lieux de sourcing.
Au Maroc, YSL Beauté cultive une large variété d'ingrédients (comme la grenade, la guimauve, l'iris, le jasmin, la noix ou le safran), à Haïti, il y a le vétiver, à Madagascar, la vanille et le géranium, et en Indonésie, le patchouli, en particulier.
Qu'est-ce qui est mis en place plus exactement ?
Il s'agit de préserver les écosystèmes en danger. En premier lieu, à Haïti, la forêt n'est présente que sur 1 % des terres (contre 60 % en 1920), il faut la reconstituer. Sur l'île de Madagascar, la marque se focalise sur un corridor déforesté entre deux zones de biodiversité, il faut relancer le couloir, favoriser le lien entre les parties boisées. Nous nous sommes ainsi engagés à planter 400 000 arbres d'ici fin 2023.
En Indonésie, nous sommes présents dans les environs de l'île Sulawesi, zone qualifiée de « Galapagos d'eau douce » très riche en espèces à protéger. Nous y travaillons avec des experts et des ONG afin de sauvegarder les terres. Cela permet aussi aux communautés de continuer à vivre sur place, et de travailler, via la récolte de plantes, de manière durable.
Quel est le rôle de votre entreprise dans le programme ?
Re:wild identifie sur les terrains de nouveaux projets clés et structure les partenaires locaux : à Haïti et ailleurs, les programmes de restauration ont été lancés à l'occasion. YSL Beauté finance ces programmes, sans oublier l'aspect "Information, éducation" : la voix de la marque porte à l'international de manière forte. Nous pouvons amplifier le message de l'ONG Re:wild en ce qui concerne la nécessité de réensauvager ces zones.
C'est une demande de la part des consommateurs et des partenaires commerciaux. Ils veulent savoir comment la marque s'engage. Il y a cette demande, au-delà de la transparence, de partages d'informations. Il y a de la curiosité, de l'envie d'en savoir plus sur les initiatives et les ambitions d'YSL Beauté.