Économie circulaire : les défis posés à la supply chain

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Économie circulaire : les défis posés à la supply chain
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La supply chain doit évoluer pour s'adapter aux nouveaux défis que pose l'économie circulaire; une tendance qui ne va faire qu'augmenter dans le futur.

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L'économie circulaire est de plus en plus plébiscitée par les consommateurs qui recherchent dans le marché de l'occasion économies et bienfaits écologiques. D'après une étude Xerfi Precepta, le marché de l'occasion est en croissance régulière depuis la crise de 2008 et a généré dans l'Hexagone 7,4 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2020 (hors autos). De nombreuses entreprises se sont donc lancées afin de récupérer leur part du gâteau. Mais cela exige une adaptation de la supply chain qui n'est pas négligeable ! Le groupe Square avait abordé ce sujet lors d'un webinaire consacré à la Green Supply Chain et souligné les nombreux défis que devront relever les acteurs de la supply chain.

De nouvelles données, plus détaillées

Premier défi : l'approvisionnement imprévisible. "L'économie circulaire exige de mobiliser de nouvelles sources d'approvisionnement, aussi bien internes - produits écartés par exemple - qu'externes - produits rapportés par les consommateurs. Il est donc difficile de faire des prévisions à court terme", a pointé Solenn Laplanche, consultante supply chain chez Flow&Co (groupe Square). Les ressources utilisées doivent donc être cadrées. Mais ce n'est pas tout: la gestion du stock doit être revue pour davantage entrer dans les détails. "Le critère d'état du produit doit être pris en compte".

Ces détails doivent se répercuter dans l'architecture SI: il faut donc renforcer le back-office pour intégrer ces nouvelles données. A noter qu'elles doivent également apparaître en front: l'état du produit, en effet, est un critère de sélection pour le consommateur. "Attention à gérer les produits de luxe de façon unitaire : les défauts ne se valorisent pas de la même façon", a mis en garde Solenn Laplanche.

L'intégration de ces nouvelles données et surtout leur communication auprès des consommateurs sont des points primordiaux : pour Solenn Laplanche, le dernier défi que pose l'économie circulaire à la supply chain est la commercialisation transparente. "Pour éviter des retours produits, il s'agit d'être transparent sur l'état des produits, où se trouvent les défauts, etc.", a-t-elle décrit. Autant de petits détails que les supply chains ne gèrent actuellement pas.

De nouveaux process

Pour répondre à ces nombreux défis, Solenn Laplanche a conseillé de dédier des supply chains à ces produits de l'économie circulaire. "Il faut par exemple prendre en compte le reconditionnement des produits : définir de nouveaux process, allouer des ressources, etc. Par ailleurs, au niveau marketing, on ne vend pas des produits d'occasion de la même façon que des produits neufs", a-t-elle expliqué.

En effet, se lancer dans l'économie circulaire est un tout autre métier. Sur la reprise des produits d'occasion, par exemple, le flux doit être organisé et des critères d'évaluation doivent être définis. Au niveau du reconditionnement, il s'agit non seulement de vérifier de l'état de marche du produit mais aussi de le nettoyer, parfois de le réparer en utilisant des pièces de rechange (qu'il faut alors acheter et stocker), etc. Le stockage, aussi, doit être repensé, certains produits d'occasion se dévaluant fortement avec le temps. Et le service après-vente sur ces produits de seconde main doit être repensé.

Il ne s'agit donc pas uniquement de dédier des supply chains aux produits d'occasion mais de les faire évoluer. Solenn Laplanche a alors invité les acteurs de la supply à se pencher sur l'ensemble du process et à définir un niveau de rentabilité. Il ne s'agirait en effet pas de se lancer dans cette nouvelle activité à perte.

 
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