[Produrable] La raison d'être comme garantie de durabilité économique

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[Produrable] La raison d'être comme garantie de durabilité économique
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Les entreprises ont toutes intérêt à être durables. Pour elles mais également pour leurs collaborateurs. La raison d'être des entreprises devient, peu à peu, une garantie écrite de durabilité économique et responsable qui engage l'entreprise signataire dans une voie pérenne.

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A l'occasion du salon Produrable à Paris, de nombreux acteurs RSE et de l'économie responsable se sont regroupés dans un but commun. Celui de mettre en avant les actions positives et économiquement responsables des entreprises. Depuis la possibilité pour les entreprises de devenir société à mission, grâce à la loi Pacte en 2019, ces dernières peuvent modifier leurs statuts et y inclure leur raison d'être.

Formalisée à l'écrit et devenant constitutif de l'entreprise, la raison d'être adoptée et construite donne un cap, une voie à suivre pour l'entreprise, qui s'engage alors dans une démarche environnementale et sociale, aux yeux de tous mais aussi des siens. L'économie et la biodiversité sont les deux grands piliers dont dépendent les entreprises. La transformation qu'engendre la rédaction d'une raison d'être permet à l'entreprise de prendre en compte cette biodiversité et de tendre vers une économie durable pour continuer d'exister en tant que telle. Pour qu'une raison d'être soit réellement moteur de la transformation, il y a des conditions à respecter.

" Cela dépend du cadre, de l'action et du vécu de l'entreprise en question ", explique Anne-France Bonnet, présidente et fondatrice de Nuova Vista, entreprise de conseils en transformation des entreprises. Pour réaliser une transformation de l'entreprise via sa raison d'être, le champ économique et celui de la biodiversité ne doivent plus être opposés en permanence. La transformation du modèle d'entreprise, quelle qu'elle soit, ne peut se faire qu'en rapprochant l'un et l'autre de ces domaines, qui sont directement interdépendants.

Biodiversité et économie : deux faux opposés

" 42% des actifs français sont à risques à cause de l'effondrement de la biodiversité ", déclare Antoine Cadi, directeur de la recherche et de l'innovation chez CDC Biodiversité. Les entreprises n'intègrent pas encore assez les liens entre économie et biodiversité, alors que ces interactions sont majeures pour la plupart des entreprises. CDC Biodiversité est en train de devenir société à mission et a pour objectif de concilier économie et biodiversité grâce à un comité de scientifiques, de personnalités engagées et reconnues dans le domaine de l'écologie et de l'économie. Cette filiale du groupe Caisse des dépôts créée en 2008 est là pour mobiliser les acteurs de l'économie vers la protection et l'engagement envers la biodiversité.

Autre exemple démontrant que biodiversité et économie sont liées : le cas d'Hennessy. Maison du groupe LVMH, Hennessy regroupe des chiffres et des succès multiples. C'est une des premières maisons du groupe industriel français à avoir adopté une raison d'être qui repose sur " le temps long, l'importance de préserver la nature pour continuer notre business et sur la transmission de savoirs-faire ", explique Cécile François, directrice de la communication corporate chez Hennessy. Biodiversité et économie sont toutes deux dépendantes et influent l'une sur l'autre, mais également sur la viabilité de l'entreprise, qui a le devoir, au travers des ses engagements et prises de conscience, de faire en sorte de prospérer en incluant l'environnement dans lequel elle évolue.

Se transformer pour pouvoir régénérer

La raison d'être d'entreprise a également une vocation régénératrice. Plus que durable, l'adoption d'une raison d'être engage symboliquement l'entreprise qui a le devoir et le pouvoir de faire en sorte d'avoir des impacts positifs sur son environnement. C'est l'objectif de Mirova, qui est une entreprise d'investissement et de conseil pour les entreprises en termes d'investissement durable. Confrontée directement à la rencontre entre économie et biodiversité, Mirova incarne ce pont entre les deux.

" La croissance peut vous faire dériver, la raison d'être vous permet de garder cette cohérence et de se référer à un écrit concret, pour nous mais aussi pour nos collaborateurs qui savent également vers où aller ", indique Philippe Zaouati, directeur général chez Mirova. Cette croissance, bien que bénéfique et essentielle pour l'entreprise, peut s'avérer être nocive pour la biodiversité.

La raison d'être vient contre-carrer cet engrenage pour assurer, à l'entreprise et aux collaborateurs un contrôle sur l'engagement pris au préalable, engageant l'entreprise envers la biodiversité. Cette garantie assure, à son tour, un cercle vertueux où l'entreprise va participer à une régénération de son environnement et perdurer dans le temps.


 
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