Carmine : une économie circulaire exemplaire

Publié par shoona Woolley le | Mis à jour le
Carmine : une économie circulaire exemplaire
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La PME originaire de Bobigny (93) a mis en place une économie circulaire remarquable. Elle a été primée lors des Ekopo Awards le 14 avril.

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Lauréat or des Ekopo Awards le 14 avril dernier, Carmine s'est distingué dans la catégorie " impact environnemental ". Spécialiste des chantiers de second oeuvre depuis 1927, cette PME originaire de Bobigny (93) a mis en place une économie circulaire remarquable dans le secteur très pollué du bâtiment.

Un des piliers RSE : le recyclage

Le processus de recyclage peut s'avérer gourmand en consommation d'énergies. C'est ce qu'à voulu éviter Carmine : avec le cycle Changer d'ERRRE (Eviter les déchets, Réduire, Réemployer, Recycler et Equilibrer), l'entreprise familiale a mis en place une chaîne complète d'économie circulaire.

Pour chaque contenant plastique de peinture, les résidus de peinture ne sont pas gaspillés. Par ailleurs, les contenants sont nettoyés avec un agro-solvant à base de résidus organiques végétaux. La bassine est ensuite placée dans une machine française utilisant la gravité pour récupérer le reste de principes actifs, ultérieurement traités en déchets industriels dangereux. Le tout s'effectue " sans aucun rejet à l'égout ", explique Stéphane Carmine, directeur de l'entreprise.

" Une fois épuré, ce contenant est rempli à nouveau grâce à nos partenaires industriels ", ajoute-t-il. Jusque-là, il ne s'agit que de réemploi. Au bout de quatre ou cinq cycles, le plastique est détérioré et le réemploi devient recyclage : " On nettoie ce plastique une dernière fois, et on va le revendre à des entreprises qui fabrique ou transforme du plastique pour créer de nouvelles bassines. On ne produit plus de déchets mais on devient producteurs de matières premières secondaires, on change de statut ", déclare Stéphane Carmine.

La complexité de ce processus est de réussir à rassurer les clients pour démontrer l'efficacité et la sécurité de vendre un produit dans un contenant déjà utilisé. " C'est difficile, pour des raisons de création de bactéries et d'assurabilité, est-ce que nos clients nous font assez confiance pour accepter des bassines non serties en usine, et donc au contenu non certifié ? ", confie le directeur de Carmine. La Fondation Louis Vuitton n'a par exemple pas hésité.

Objectif : chantier zéro carbone

Projet piloté par Carmine et financé en partie par l'ADEME, le chantier zéro carbone a pour ambition de réduire drastiquement les gaz à effets de serre (GES) dans le secteur du bâtiment. " Il existe plus d'une vingtaine d'actions pour limiter l'empreinte carbone sur un chantier. Environ 50 à 60% des GES viennent des intrants, les matériaux qu'on utilisent pour réaliser le chantier ", précise le directeur de Carmine, à l'initiative de ce projet.

C'est en 2015 qu'il présente le projet Chantier zéro Carbone à la COP21 avec l'ADEME et Carbone 4, cabinet indépendant spécialiste de l'empreinte carbone. Stéphane Carmine espère que ce label zéro carbone devienne réglementaire, mais il pointe un obstacle dans le milieu du bâtiment : " Ce n'est pas un système industriel reproductible mais un prototype à chaque nouveau chantier de rénovation. "

Une des solutions envisageables serait, selon lui, " la fabrication hors site " c'est-à-dire " venir avec des éléments préfabriqués en usine pour les appliquer sur un bâtiment qui sort de terre ou que l'on rénove. " Mais la complexité du secteur est cette propension de prototypes, " avec des facteurs exogènes qu'on ne peut pas gérer comme l'humidité, la température, la poussière et la qualité de l'air. Et même si certains éléments peuvent être standards, les prototypes sur lesquels on les appliquent sont tous différents ", conclut-il.

 
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