Supply chain décarbonée : un objectif atteignable par la mobilisation collective

Publié par MATHIEU NEU le | Mis à jour le
Supply chain décarbonée : un objectif atteignable par la mobilisation collective

Entre les évolutions réglementaires et le déploiement des politiques RSE, les acteurs des chaînes d'approvisionnement sont contraints de transformer leurs pratiques. Après les prises de conscience, l'heure est à l'action et aux projets conduits de façon conjointe.

Je m'abonne
  • Imprimer

Les initiatives pour anticiper les impératifs de neutralité carbone étaient au coeur du "Rendez-vous 2022 du transport et de la logistique écoresponsables", qui s'est tenu fin janvier, dans le cadre du programme Engagements Volontaires pour l'Environnement (EVE). Des défis de taille pour les nombreux acteurs de la filière, mais qui porteront leurs fruits s'ils sont relevés collectivement avec des moyens à la hauteur des enjeux. C'est en tout cas l'avis de Yann Briand, chercheur à l'IDDRI (Institut du développement durable et des relations internationales) et intervenant au cours de l'événement : "Restructurer nos modes de production, de consommation et d'échanges pourrait contribuer à faciliter la décarbonation du transport routier, la pénétration des poids lourds 100% électriques jusqu'à 56% du parc en 2050, et contribuer à réduire deux fois plus les besoins énergétiques du secteur d'ici 2050, en comparaison de la situation actuelle. »

Le programme EVE accompagne les entreprises dans la réduction de l'impact énergétique et environnemental de leurs activités de transport et logistique. Il s'appuie sur des dispositifs dédiés aux chargeurs, aux commissionnaires de transport, aux grossistes et aux transporteurs de marchandises et de voyageurs. Sur la période 2021-2023, le programme vise une réduction d'émissions de 3 millions de tonnes d'équivalent CO2 par an.

L'association France Supply chain et son Lab Supply Chain 4 Good vient s'est alliée fin 2021 avec l'AUTF (Association des utilisateurs de transport de fret), afin d'encourager les chargeurs à les rejoindre pour mutualiser les actions d'optimisation sur les bateaux et ainsi favoriser la décarbonation du transport maritime international. Pour Géraud Pellat de Villedon - Corporate Social Responsability for Supply Chain chez Michelin, "la réussite de projets d'envergure de ce type passe nécessairement par la collaboration. Il importe de rejoindre les organisations qui disposent de labs dédiés. Mutualiser les efforts répond aussi à un enjeu de coûts qui doit rester supportable."

Se transformer simultanément sur plusieurs terrains

Le géant allemand du transport DB Schenker s'est fixé comme objectif de contribuer à la neutralité carbone d'ici 2040. "Nous roulons aujourd'hui à 97% avec des énergies fossiles avec nos camions. L'enjeu est donc considérable", témoigne Tariel Chamerois, directeur RSE / Développement durable et Livraison urbaine au sein de l'entreprise.

Mais plusieurs initiatives sont déjà sur les rails: "l'hydrogène vert et la capacité de production d'énergie destinée à nos propres consommations sont des axes clés. Concrètement, il s'agit d'installer pour cela des bornes de recharge en carburant alternatif, des panneaux photovoltaïques, de développer le Green IT, les vélos cargos que nous développons déjà dans une vingtaine de villes sur des volumes non négligeables, ou encore de basculer vers les camions électriques", ajoute-t-il. L'activité fluviale, qui divise par 10 les émissions de CO2, est également à l'étude.

D'autres initiatives s'avèrent prometteuses comme le développement du transport combiné, soutenu activement par le GNTC (Groupement national des transports combinés). "L'objectif sur ce plan est le doublement du ferroviaire en France d'ici 10 ans, et le triplement du transport combiné pour accompagner ce doublement du ferroviaire", indique Ivan Stempezynski, directeur général de TAB Rail Road, président du groupement. "Nous souhaitons également voir se multiplier des terminaux de transports ferroviaires dans les prochaines années. Ces infrastructures sont à lancer au plus tôt car il faut environ 5 ans pour la construction d'un tel terminal."

 
Je m'abonne

NEWSLETTER | Abonnez-vous pour recevoir nos meilleurs articles

La rédaction vous recommande

Retour haut de page