Alric Marc (Eficia): "Aider les entreprises à limiter leur consommation d'énergie"

Publié par Philippe Lesaffre le - mis à jour à
Alric Marc (Eficia): 'Aider les entreprises à limiter leur consommation d'énergie'

Comment optimiser la consommation énergétique des locaux professionnels de grande taille et ainsi le confort des collaborateurs ? Ekopo a posé la question à Alric Marc, fondateur et CEO d'Eficia, spécialiste du pilotage énergétique de bâtiments tertiaires et industriels.

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Qu'est-ce que vous apportez aux entrepôts et autres grandes surfaces que vous suivez ?

Alric Marc : On essaye de rendre les bâtiments plus intelligents. Que ce soit des constructions anciennes ou plus récentes. Pour cela, on installe des systèmes pour prendre la main à distance, par exemple un contrôleur sur une chaufferie, un capteur et un automate dans le but de récupérer des informations et, à terme, piloter le bâtiment existant en fonction des paramètres. Des énergéticiens peaufinent parfois les réglages et contrôlent l'intelligence artificielle.

Quelles actions existent-elles ?

Exemple, dans les immeubles, les systèmes de ventilation et de climatisation restent allumés 24 heures sur 24. Notre système va savoir les éteindre le soir et les rallumer le matin à la bonne heure, en fonction des arrivées des collaborateurs et des conditions météorologiques.

Il est possible d'optimiser les systèmes de ventilation au mieux selon les besoins. Dans la nuit, par exemple, il est possible de contrôler l'air « neuf » à apporter. En clair : récupérer l'air extérieur pour rafraîchir en journée durant les journées chaudes (le « free cooling »). Cela permet d'améliorer le confort des salariés. Car, souvent, ils peuvent se plaindre de la température, trop élevée ou trop fraîche.


Entre 20 % et 40 % d'énergie en moins

Et quels sont les résultats ?

Les entreprises consomment chaque année en moyenne entre 20 % et 40 % d'énergie en moins, en fonction des bâtiments. Ce qui correspond à une baisse des dépenses équivalentes.

Observez-vous un changement des mentalités de la part des entreprises ?

De plus en plus, on apparaît dans les rapports RSE des entreprises, qui veulent limiter leur empreinte carbone. On a remarqué un changement surtout après la pandémie, au niveau de la direction générale des entreprises. Et cette volonté d'optimiser la consommation s'est accentuée avec la crise de l'énergie et la guerre en Ukraine, aussi. La prise de conscience progresse.


Déchiffrer l'impact carbone des bâtiments et voir comment cela évolue dans le temps

Est-ce que cela vous laisse la possibilité de sensibiliser les entreprises au sujet de leur consommation d'énergie ? Et qu'en est-il des collaborateurs ?

Oui, car on fait rentrer les structures dans une démarche d'économie d'énergie. On se donne des objectifs, on publie des rapports. Et l'entreprise comprend qu'elle a pu réaliser 20 % d'énergie par an. Et que cela peut s'appliquer à d'autres sites, par exemple.

Et concernant les collaborateurs, peut-être un peu moins. Néanmoins, l'outil que l'on propose leur est parfois mis à disposition. Certaines entreprises incluent les salariés dans leur démarche RSE. Cela leur permet de déchiffrer l'impact carbone des bâtiments et voir comment cela évolue dans le temps.


Selon vous, les employés perdent du temps pour gérer leur confort thermique. C'est ce que vous avez vraiment observé ?

Tout le monde ne le gère pas. Or, ceux qui s'en occupent perdent beaucoup de temps, en effet. Dans un magasin, ce temps a été estimé à deux heures et demie par mois, en moyenne. Et on apporte aux entreprises un gain de temps non négligeable. Les personnes n'ont plus à vérifier les lumières avant de quitter les entrepôts, à gérer la température... Cela peut-être long ! On travaille avec des entreprises qui ont des bâtiments de 500-1 000 m² à 80 000m².

Vous avez lancé "l'indice ICE". Qu'est-ce que c'est ?

Cet indice nous permet de maximiser le confort dans les bâtiments. Le confort a un impact sur l'entreprise, sur l'expérience client dans un magasin, dans un bureau au niveau de la productivité des collaborateurs. Alors, on a essayé de le quantifier, dans les locaux que l'on pilote, et ce, grâce aux capteurs. La température, la qualité de l'air, l'humidité sont mesurées. C'est une note de 0 à 10.


 
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